La manifestion de la Grève féministe du 14 juin dernier a réuni plus de 30’000 personnes et a déployé sa joie et sa révolte dans les rues de Genève. Ensemble, nous avons touxtes fait résonner nos revendications entre les murs de la cité. Nous ne lâcherons rien ! Nous réaffirmons ici que notre féminisme et nos luttes sont inclusives et intersectionnelles.

Au début de la marche de vendredi et malgré nos directives très claires, des personnes ont tenté de perturber la manifestation en distribuant des tracts aux messages haineux. L’équipe bienveillance de la grève a réussi à les éloigner de la manifestation, réaffirmant les valeurs du Collectif genevois de la Grève féministe, qui refuse les messages violents, transphobes et discriminatoires.

Les discours transphobes ne sont pas et ne seront jamais acceptés au sein de notre collectif et lors de nos actions. La grève feministe est un espace transféministe, qui lutte pour l’autodétermination de tous les corps et de toutes les personnes opprimées. Descendre dans la rue le 14 juin signifie aussi mettre ses privilèges au service de la lutte pour la liberté de touxtes; ça ne sera jamais un espace de haine ni de discrimination supplémentaire pour des catégories déjà suffisamment marginalisées.

Devoir encore et toujours rappeler qu’être une “femme” ne se limite pas à une définition génétique, anatomique ou reproductive nous attriste et nous irrite. La présence de certains critères biologiques n’est ni nécessaire ni déterminante pour définir une femme. Le refus obstiné de certaines personnes à comprendre la différence entre le sexe, la sexualité et le genre nous choque et nous révolte.

Nous réaffirmons que le genre est une construction sociale, tout comme le binarisme que nous impose notre société. Ni le sexe ni le genre ne sont binaires, et notre féminisme n’aurait pas de sens s’il ne luttait pas pour la destruction de ces catégories oppressives.

Nous luttons pour un monde sans transphobie, dans lequel les personnes trans ne sont pas soumises à la pathologisation et ne font pas l’objet d’évaluations psychiatriques violentes, où elles ne sont pas à la merci des tribunaux pour affirmer leur identité et leur nom.

Nous luttons pour que les personnes intersexes ne soient pas contraintes de vivre dans les limbes d’une société binaire qui ne reconnaît pas la possibilité d’exister en dehors de ce système, et qui impose un genre de force à travers des opérations violentes et non consenties, dont les séquelles sont innommables.

Nous luttons pour le respect de toutes les identités et expressions de genre, contre le mégenrage et pour le respect de l’autodétermination de chacunex. Le choix du nom et des pronoms est un des droits fondamentaux de chaque personne.

Nous croyons fermement en l’autodétermination de chacunex à décider de ce qu’iel fait de son corps et nous ne confondons pas l’exploitation avec le travail sexuel ; le travail sexuel est un travail (sex work is work).

Nous luttons pour la libération et l’autodétermination de toutes les communautés opprimées et marginalisées, et tout message de haine à leur égard ne sera jamais toléré lors de nos manifestations. Le collectif défendra toujours le droit des personnes LGBTQIA+ et nous continuerons à nous mobiliser lors de nos actions pour garantir un espace de sécurité et bienveillant pour touxtes.

Nous condamnons tous propos transphobes et toutes tentatives d’intimidations.